JIBURO est un film très émouvant de Corée du Sud. C’est un pays d’Asie voisin de la Chine. Mais pourquoi dit-on «Corée du Sud»? Pour le savoir, il faut connaître un peu son histoire.

Pendant des centaines d’années, la Corée a été un seul pays. Puis il y a eu une guerre qui a divisé le pays en deux, la Corée du Sud et la Corée du Nord. Cette séparation dure encore.

En Corée du Nord, les gens sont malheureux, car ils n’ont aucune liberté. En Corée du Sud, la situation est différente. Chacun a le droit de dire ce qu’il pense. Pour les cinéastes, c’est très important, car ils peuvent faire des films comme ils veulent.

Même s’il vient de très loin, JIBURO est un film qui nous est très proche. C’est sans doute à cause du personnage du petit garçon. Comme tous les enfants de la Terre, il a besoin d’amour, mais il a peur de le montrer.

Quand une histoire touche tout le monde, les adultes disent qu’elle est universelle. Ce petit garçon habite peut-être à des milliers de kilomètres, mais il nous ressemble parfois beaucoup.

Par exemple, il joue comme un fou aux jeux électroniques et adore les nuggets de poulet tout faits. Entre nous, c’est quand même un peu ennuyeux de manger exactement la même chose dans tous les pays de la planète…

Le petit garçon s’appelle Sang-woo. Il a sept ans. Normalement, il vit seul avec sa mère à Séoul, une très grande ville. Sa maman est à la recherche d’un travail et elle n’a plus le temps de s’occuper de lui.

Sang-woo doit alors aller chez sa grand-mère qu’il n’a jamais vue. C’est une vieille femme muette qui vit très pauvrement à la campagne. Le petit garçon commence par lui jouer des sales tours, car il n’est pas content d’être là.

Mais la vieille femme ne se fâche jamais et fait tout ce qu’elle peut pour rendre heureux son petit-fils. Quand elle n’arrive pas répondre à ses caprices, elle lui dit simplement «je suis désolée» en utilisant la langue des signes.

Sang-woo n’est pas du tout habitué à vivre à la campagne. Catastrophe, un jour, les piles de son jeu électronique sont à plat! Le petit garçon est bien obligé de s’intéresser un peu aux autres…

Sang-woo comprend alors que sa grand-mère l’aime énormément. Même s’il ne le montre pas, il commence à s’attacher de plus en plus à cette vieille femme qui ne sait ni lire ni écrire.

Au moment de repartir pour la ville, Sang-woo est même très inquiet de laisser sa grand-mère toute seule. Il lui dit alors ces mots merveilleux: «Si tu tombes malade, tu n’auras qu’à m’envoyer une feuille blanche, comme ça, je saurai que c’est toi et je viendrai vite!»

JIBURO raconte une histoire pleine de petites aventures. Mais le rythme du film est plus lent que d’habitude. C’est normal car la grand-mère est vraiment très âgée et se déplace à la vitesse d’une tortue.

Mais la lenteur au cinéma peut être une qualité. Elle nous donne tout le temps de regarder les images du film qui sont très belles. Cette lenteur nous permet aussi de mieux comprendre les personnages. Comme par magie, nous nous sentons de plus en plus proches d’eux.

Au début, cela fait peut-être un peu bizarre, mais ce n’est qu’une question d’habitude. Il faut dire que les films d’aujourd’hui racontent très souvent leurs histoires à toute vitesse!

JIBURO est un film très récent. Il a été réalisé en 2002 par une jeune femme cinéaste. La dame très âgée qui joue le rôle de la grand-mère n’est pas du tout une actrice.

La cinéaste l’a rencontrée dans le village perdu où elle avait décidé de tourner son film. La vieille femme a d’abord refusé de jouer, parce qu’elle pensait qu’elle n’y arriverait pas… Elle n’était jamais allée au cinéma!

L’enfant qui tient le rôle de Sang-woo avait plus d’expérience, car il avait déjà tourné dans une série télévisée. Au début, le petit garçon n’était pas très rassuré. Comme son personnage, il venait de la ville et avait peur de tout. Heureusement, il a fini par s’habituer… même aux vaches!