Petit ou grand, tout le monde a un peu peur du noir. Des chercheurs pensent que cette peur nous vient de la Préhistoire, quand nos ancêtres pouvaient être attaqués dans l’obscurité par des animaux sauvages.

Lorsqu’on est dans le noir, notre imagination nous joue aussi des tours. Parfois, on croit voir des ombres menaçantes. Mais, en allumant une lampe, on comprend qu’il s’agit juste de l’armoire de la chambre ou de notre pantalon posé sur une chaise!

C’est pour cette raison qu’il y a aujourd’hui de l’éclairage un peu partout, aussi bien dans les maisons que dans les rues.

Le dessin animé NOCTURNA parle justement de cette peur de la nuit. Mais ce n’est pas pour nous flanquer encore plus la frousse. Au contraire, ce film aide à ne plus avoir peur de s’endormir seul dans le noir.

A la manière d’un conte, il répond aussi à toutes sortes de questions: qu’est-ce qui fait que l’on rêve? Pourquoi se réveille-t-on le matin avec la bouche sèche et les cheveux tout ébouriffés? Qu’est devenue la deuxième chaussette?

Comme tu le verras, les réponses à ces questions sont très surprenantes. C’est normal puisqu’il s’agit d’un film fantastique qui raconte l’histoire de Tim, un orphelin de sept ans.

A l’orphelinat, Tim reste à l’écart, car il est froussard. Le soir, au moment de s’endormir, le petit garçon pousse son lit vers la fenêtre. C’est pour vérifier qu’Adhara, l’étoile qui le protège, est bien là dans le ciel, à veiller sur lui.

Une nuit, Tim la voit disparaître. Il est catastrophé, parce qu’il ne peut pas s’endormir sans son étoile! Se lançant à sa recherche, il rencontre un drôle de géant: c’est Chaman, le Berger des chats.

Grâce à Chaman, Tim découvre que le monde de la nuit est organisé d’une façon incroyable. Appelé Nocturna, ce monde est dirigé par Moka. Pour ne pas s’endormir, ce vieux sage boit sans arrêt du café, ce qui le rend un peu nerveux!

Emerveillé, Tim visite Nocturna, où vont et viennent les créatures magiques qui font tout pour que les enfants dorment bien: les lumignons, les ébouriffeuses, les rédacteurs de rêve, les chuchoteurs, les distributeurs de rosée…

Mais Tim doit poursuivre son enquête. Il le faut parce que d’autres étoiles protectrices sont en train de disparaître. Il découvre alors qu’une ombre menace d’engloutir Nocturna et tous ses êtres fabuleux. Une ombre qui devient toujours plus grande!

Peu à peu, Tim comprend qu’il est le seul à pouvoir défendre Nocturna contre ce monstre étrange… Et si c’était juste sa peur qui le faisait grandir?

Chut! Pas un mot de plus! On ne raconte jamais la fin d’un film que l’on n’a pas encore vu… Mais, si ça peut te rassurer, tu n’as pas à avoir peur pour Tim!

Ce que l’on peut ajouter, c’est que ce dessin animé est très différent de ceux qu’on peut voir tous les jours à la télé. D’abord, il est de toute beauté: décors, personnages, couleurs... Tout est parfait!

Ensuite, même s’il y a de l’action et des frissons, c’est sa poésie qui retient le plus l’attention. Mais à quoi reconnaît-on la poésie? C’est facile, elle se montre à chaque fois que l’on te décrit ou t’explique quelque chose autrement que d’habitude, et que ça te touche au plus profond!

Par exemple, ce n’est pas l’oreiller qui te décoiffe pendant la nuit, mais de malicieuses ébouriffeuses. Et ta seconde chaussette, ce n’est pas toi qui l’a mal rangée, mais un drôle de petit bonhomme qui l’a empruntée…

Ce sont les chuchoteurs qui font les bruits que tu entends pendant la nuit: le sifflement du vent, les grincements de porte, les craquements du plancher. Et quand tu rêves, c’est un rédacteur de rêves qui imagine tout et t’empêche de faire un cauchemar…

Toutes ces inventions très poétiques, tu les dois à deux jeunes cinéastes d’animation espagnols, Victor Maldonado et Adrià García. Grâce à eux, la nuit devient vraiment une amie!